lundi 10 juin 2013

La culture n’est pas une marchandise !



Le 14  juin prochain, la Belgique (comme les autres Etats membres de l’Union européenne) devra se positionner sur le projet de mandat de négociation d’un accord de libre échange entre l’Europe et les Etats-Unis. Pour la première fois, ce mandat ne respecterait pas le principe de l’exception culturelle et donc n’exclurait pas les secteurs culturels et audiovisuels de cette négociation. Ce qui revient à dire que ces secteurs pourraient être considérés et traités comme une marchandise.
Les ministres de la Culture à l'UE, de nombreux réalisateurs et auteurs et les Coalitions européennes pour la diversité culturelle…tous se mobilisent pour l’exception culturelle ; il faut vraiment être sourd pour ne pas les entendre !

La composante française des coalitions européennes a parfaitement pointé l’une des conséquences désastreuses du non-respect de l’exception culturelle : la conclusion d’un tel accord permettrait « aux œuvres audiovisuelles américaines d'accéder au marché européen dans les mêmes conditions que les œuvres européennes. Ainsi, elles pourraient bénéficier des mêmes avantages que les œuvres européennes […], réduisant à néant les politiques mises en place par l'Union européenne et les États membres ».

Construite sur sa diversité culturelle, l’Union européenne se renforce tous les jours sur ses capacités à la protéger et à la développer : le fruit de ces secteurs représente en effet 4,5% du PIB de l’Union aujourd’hui et 8 millions de personnes y travaillent.
Rien ne pourra être plus sûr et donc plus rassurant pour nos professionnels de l’audiovisuel, du cinéma et de la culture en général, que le maintien et le respect de l’exception culturelle, comme cela a toujours été le cas jusqu’à présent et comme cela a été confirmé à maintes reprises et notamment en 2005 par l’Unesco.
La proposition de résolution que j’ai initiée et qui vient d’être votée au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles (par tous les partis à l’exception du MR qui s’est abstenu) est claire : que le gouvernement fédéral préserve l'exclusion des services audiovisuels et le maintien du statu quo sur l'exception culturelle. Et si nécessaire, qu’il use de son droit de veto.

Une résolution a également été votée, dans ce sens, au parlement flamand le 29 mai dernier mais manifestement, le ministre des affaires étrangères, Didier Reynders, n’en a cure.

Pourrions-nous accepter que le gouvernement fédéral aille à l’encontre des décisions des Communautés en dépit du fait qu’au sein du conseil européen, la Belgique doit représenter l’ensemble de ses composantes en ayant une position coordonnée ? Non ! Ce serait tout à fait inacceptable.