Dans
le courant du mois de décembre 2011, ECOLO
a pris connaissance avec effarement tant de la méthode que du contenu de
l’accord de Gouvernement fédéral sur les nouvelles mesures d’austérité. Cet accord comprend une série de mesures
d’assainissement qui ont soi-disant pour but de mener des réformes
structurelles socio-économiques et de société mais qui touchent malheureusement
des groupes, des publics cibles qui sont déjà particulièrement confrontés à la
fragilité du marché de l’emploi, singulièrement dans la région de Charleroi.
Que
ce soit à travers la réforme des prépensions et des aménagements de fin de
carrière, les mesures d’accompagnement des jeunes, la dégressivité pour les
chômeurs de longue durée ou le durcissement des aménagements de carrière pour
les femmes, Ecolo s’insurge contre les décisions du Gouvernement fédéral qui accentuent
la pression déjà importante sur les personnes les plus défavorisées.
Dans
le bassin carolorégien où le marché de l’emploi est certainement l’un des plus
fragiles en Belgique, ces réformes ont déjà des conséquences encore plus aigues.
32.000
jeunes demandeurs d’allocations et en stage d’insertion, un taux de demande
d’emploi entre 38 et 46% pour les jeunes de 18 à 24 ans…et encore de 25% pour
la tranche 25-29 ans…Ce qui conforte l’idée que se sont les jeunes qui gonflent
les chiffres du chômage à Charleroi ( 21% de moyenne sur l’arrondissement)
La
crise n’a, en effet, pas fini de laminer notre région : il y a quelques
semaines, plus de 1.000 personnes étaient directement concernées par la
fermeture de Carsid dans la région de Charleroi, près de 200 chez Helio, au
moins une centaine aux laminoirs du Ruau, sans compter les pertes d’emplois,
moins visibles mais tout aussi significatives dans les petites et moyennes
entreprises.
Le
mécontentement social a été à la mesure de ces décisions et a débouché sur des
mouvements sociaux de grande ampleur.
Les prises de position syndicales de ces dernières semaines confirment
si besoin en est que ce mécontentement est profond, qu’il perdure et qu’il
appelle des réponses nouvelles pour faire face à la crise, des réponses autres
que l’austérité pour l’austérité, des réponses qui donnent un cap et qui
contribuent à construire et restructurer une société, à tisser des liens entre
tous les habitants de notre bassin de vie plutôt que de déliter les liens de
solidarité et de démonter petit à petit les acquis sociaux. Ces liens de solidarité doivent évoluer et
les acquis sociaux doivent bien entendu être adaptés à l’évolution des enjeux
de société, ils doivent intégrer le développement durable, défini déjà depuis
1970. C’est dans cette direction qu’il
faudra progresser dans les prochaines années.
De
manière globale, il est clair que pour nous écologistes, cette réforme
socio-économique est un coup de poignard dans le contrat social qui lie tous
les Belges et qui a permis, au cours des mois difficiles qu'a connus notre pays, d'assurer
sa stabilité économique et sociale.
C’est aussi un recul inacceptable en termes de développement durable.
Au
moment où notre attention est attirée par les élections présidentielles
françaises, c’est à travers une analyse plus poussée, que les écologistes
entendent dénoncer l’impact particulier que les mesures du Gouvernement Di Rupo
aura dans notre bassin de vie.
Voir le texte de la conférence de presse : ICI
Découvrez également le tract : ICI
Extrait de la DH du 04 mai 2012 |
Extrait de la Libre Belgique du 04 mai 2012 |